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Oct. 9, 2019

Sur la route des Mauvais Festivals

Après avoir écumé tous les festochs un peu alléchants de l’été, la Mauvaise équipe revient tardivement toujours pas plus reposée : paupières closes, maquillage de la veille et paillettes plein les yeux. Comme on n’a pas envie de vous laisser en reste, on vous dit tout, comme toujours, avec un roman photo sur notre page facebook et des mots en ordre, normalement. Au programme, décryptage des 5 festivals « du moment » : Vision, Beat’n’Beer, Fuzz Club, Rock In the Barn et ATOM. C’est pas pour faire dans l’éloge, mais même en cherchant la petite bête dans la botte de foin, on a eu du mal à pas kiffer.

 

 

 

Vision Festival (2, 3 et 4 août) :  Festival de musique pointu pour déglingos.

 

 

Accroché à la pointe du Finistère, sur un bout de France et face à l’Atlantique, se tient le dernier rempart musical avant l’Amérique. Le festival Vision, pour sa 7ème édition, n’a rien changé à sa formule gagnante : musique électronique, techno, doom, rock, lo-fi,.. En bord de mer et au bout du monde svp. Les places se font rares pour ce rassemblement à jauge serrée- un rdv indé mais pas guindé – pour les intellos de l’underground.

 

Arrivée tardivement dans la nuit du vendredi soir, il est difficile de se frayer un chemin entre les teufeurs bien enclenchés, bretons ou non, qui, à chaque vague, sonnnent l’alerte à la mousse. La scène principale, avec ses gradins montants face à l’océan et au Fort de Bertheaume, cristallise nos plus beaux moments : L’enterrement et la résurrection de Pasteur Charles, featés du Pape du Cool et de danseurs étranges, ouvraient nos premières deter et gueules de bois de la veille. On se souvient, nostalgiques, du concert de FOUDRE! qui a créé un stratocumulus par ses ondes intenses, laissant le public bouche bée et troublé. Même si on attendait impatiemment France Chébran et Lee Scratch Perry x Sherwood, les vrais Visionnaires resteront pour nous Channel + et les très attendus J-Zbel qui clôturaient le fest par une éléctro prenant aux tripes. À la scène du Dome, un bon mais court souvenir de la noise violente de PI DOOM mais surtout de Plaques Tournantes. Les deux protagonistes, dans une installation face à face, enchainaient les sons synthétiques à l’aide de piles électroniques posées sur les touches. Transitions faites sur des 45t pas de première jeunesse. Quant à la dernière scène, malgré les belles têtes qui s’y produisaient comme Maria Violenza ou Sara Fuego, on a divagué autre part. Marée haute de gin à la plage du bas… c’est bien aussi.

 

Pour l’écologie de belles choses se passent. Côté boisson, personne ne peut être servi sans un gobelet consigné (donné gratuitement à l’entrée du fest) et les festivaliers jouent bien le jeu de l’anti consumérisme de masse en les conservant. Niveau commodités, les toilettes sèches réunissaient bien les fêtards sans débordement. Côté public, la masse est cool mais définitivement cheper et c’est au camping que ça se ressent. Passé 2h, l’espace se transforme en bidonville satanique. Mais bon, comme un camping breton ni plus ni moins.

 

 

 

 

 

Report: Adèle Colonna Cesari.
Photo : Lucie Baudin.
Remerciement : Margot Pereira.

 

 

Report Beat and Beer  ( 5, 6, 7 juillet ) : Programmation artisanale et bière hybride

 

 

Les 5, 6 et 7 juillet avait lieu le festival Beat and Beer dans une friche industrielle de Malakoff (92). L’événement promettait trois jours de bouffe veggie avec pas moins de quatre cents kilos de chili sin carne, de la bière en pression de deux brasseries artisanales locales – la brasserie de l’Être et Bapbap –, ainsi qu’une scénographie construite à l’aide de mobiliers de recyclage.

La tentation de ranger Beat and Beer dans la catégorie « énième festival de hipsters-bien pensants » est grande. Et pourtant. Beat and Beer ne fait pas la course aux têtes d’affiche sacrifiant le bon goût musical pour une pâtée commerciale surgelée et réchauffée comme le kebab d’une gargote du quartier Saint-Michel.

 

Son atout principal c’est la découverte à travers le prisme de sa programmation musicale hybride. Un public scotché depuis son entrée, bluffé, qui revient le deuxième, puis le troisième jour, satisfait de l’ambiance brumisée sous un soleil écrasant, et attiré par le choix, parfois curieux, mais plutôt judicieux de la programmation.

Parmi celle-ci l’on peut citer Lulu Van Trapp, Cyril Cyril, Moïse Turizer ou Ko Shin Moon le vendredi ; Lewiky and the Voots Kongregation tout droit venus de Madagascar, l’ensorcelant Vaudou Game et les rythmes électroniques interstellaires d’Ovhal 44 le samedi. Quant au dimanche, plutôt jazzy, on retiendra Zoe’s Shangai et Ishkero. Comme quoi… La couverture ne fait pas le bouquin, la bière était bonne, l’atmosphère explosive et on a même trouvé un stand avec du saucisson.

 

 

 

Report : Michel-Angelo.
Remerciements : Charlotte Clemenceau

 

Fuzz Club Eindhoven (23 au 24 août 2019) : Pluie de rock sur cube hollandais

 

 

 

La fusée rock et psychédélique du Fuzz Club Festival décolle avec ardeur sous le soleil aoûtien. Son moteur lance de longs flammes, éblouissant allègrement la douce ville d’Eindhoven. La salle de concert est gigantesque et cubique, les habitants de la ville la nomment De Effenaar. C’est indescriptible ; des escaliers montent et descendent de tous côtés, reliant une scène immense à une autre, plus intimiste, mais entourée de larges écrans où dansent les visuels colorés. Un stand de merch’, vaste et abondant offre tout ce dont vous avez toujours rêvé, et bien plus encore. Plus loin, des bars intarissables foisonnent de sombres rockeurs aux doux visages ; innombrables bruns tatoués et torturés, t-shirts et lunettes noires. Attention à ne pas vous perdre !

 

Quant à la programmation, ô la programmation… Elle est longue et étoilée. Tout d’abord, The Myrrors qui ouvraient la danse. Puis les Acid Baby Jesus qui ont quitté la scène de manière abrupte. Gros scoop : le guitariste ayant cassé sa corde s’est tout bonnement tiré, les autres membres du groupe ont cru à la fin de concert et l’on suivit après une courte hésitation. So rock. Iceage dont je suis toujours secrètement amoureuse est alors monté sur scène pour me consoler. Puis Rendez-vous. Ô nos chers Rendez-vous ! Ils ont su encore une fois galvaniser et ébranler la masse bondis-sante et fiévreuse que nous étions. On se souvient aussi de l’étrange performance de Snapped An-kles, avec leurs costumes et leurs masques poilus dignes des meilleurs rituels païens. Enfin, comment ne pas citer les kaléidoscopiques Kikagaku Moyo et leurs prouesses sonores qui nous amènent des tréfonds des forêts tropicales aux extrémités de l’hyperespace. Sans oublier Tess Parks, les Lumeri-ans, les Cosmonautes, Teeth Of the Sea, The KVB, Minami Deutsch et d’autres encore, de 4h de l’après-midi à 4h du matin, les groupes s’enchaînent, fusent et s’infusent d’une scène à l’autre. Sans compter la terrasse où des DJ sets ambiancent vos pauses cigarette. Malheureusement l’accès de la large terrasse fut fermée à minuit. Exilés de notre doux coin de paradis, nous avons dit au revoir à la terrasse et à sa si jolie marre. Il fallait redevenir rock et s’assoir en rond pour finir sa soirée… Trop chiant le rock

 

Dans l’ensemble, on a vraiment passé un super moment au Fuzz Club festival. Eindhoven c’est un peu loin mais ça vaut le détour ! On recommande.

 

PS: Au cours de ce voyage intergalactique, nous vous avons concocté deux interviews pleines d’amour et de divagations. Préparez-vous à mourir pour mieux renaître avec les Parisiens de Rendez-vous et accompagnez-nous en voyage transcendental avec les Kikagaku Moyo. On est dessus. Stay tuned.

 

 

 

 

Report et photo : Lucie Baudin
Remerciements : Mathieu Flrd

 

 

Rock In The Barn (  14 et 15 septembre ) : La “Folie Douce”.

 

 

 

Samedi à 15 heures 30 nous faisons une escale à Vernon avant d’arriver à Vexin-sur Epte. On allume un cierge à l’Eglise rue du Chapitre et on bronze sur les quais. Nous reprenons la route et Cancer de San Carol nous accompagne. Les champs de tournesols brûlés défilent derrière la vitre. Au camping, après s’être rendus compte qu’on logeait dans une tente de style sarcophage on se console et danse un slow sur Oaxaca de Froth. On s’agite à la ferme de Bionval, dans un microcosmos remplis de fermiers psychés et de garçons qui arborent fièrement leurs pantalons pattes d’eph’ en profitant des derniers rayons du soleil en Normandie.

 

La bière joliment appelée la « folie douce » représente bien l’atmosphère de Rock in the Barn, l’esprit fin années 60 début 70. Ambiance camping, nuit froide, matin brûlant, café et cours de yoga au réveil. Dans les champs avec la rosée du matin qui coule dans la tente, l’horizon au loin, les arbres, le bleu, le vert et le jaune.

 

 

Après la nuit glacée, Dahrma Bum nous redonne le sourire et l’ambiance d’une plage californienne résonne dans la grange. Les biches à moustaches sont des poètes mélancoliques aux chaussettes dépareillées, celles du gars au synthé. Si quand ils te disent que « la terre a cessé de tourner » tu penses qu’ils ont trouvé les mots, c’est que tu es dans un monde parallèle. La ferme de Bionval est à contre-temps. L’énergie d’Altin Gun est contagieuse et le son des franco-turc s’empare des festivaliers. En face du Stand de vinyle une gamecube avec Mario Kart DoubleDash nous fait retomber dans les années 2000. Les photos de Charlotte Romer accrochées sur un fil montrent une jeunesse insouciante et douce. Les Fat Badgers jouent Bad Mother et c’est la fête. On se souviendra aussi de la mélodie de Cannibale et des guitares de Rendez-vous. Les paroles de Flavien Berger collent parfaitement “aussi petit vu de là-bas” “depuis la vallée ils se prennent la main” “on était quelques-uns à vouloir faire la fête”. Le Berger poète seule en scène décrit la musique comme un scénario, un tournage. Il raconte le présent qui se déroule sous nos yeux, le temps devient réversible. C’était deux jours à part.

 

 

 

 

Report et photo: Inès Lecointe.
Remerciements : Florian Semprez

 

 

 

ATOM FESTIVAL (26 au 28 juillet) : Une goutte de pluie par sourire.

 

 

L’Atom Festival nous a aspergé de temps pluvieux et les gens n’étaient pas moins contents. Nous étions chacun de petits électrons à graviter autour de protons et neutrons musicaux. Le mood continu de « Singin’ in the rain » se sentait grâce à l’originalité cool & sexy des jeunes Toulousains.

 

On a « sing » avec des groupes de Quälitat tout du long du festival grâce à la diversité musicale qui s’accordait parfaitement aux heures et mood du public. Des sacs poubelles pleins de boue nous faisaient office de couvre-chef stylish. Ce n’est qu’au petit matin de la dernière journée qu’on a fait tomber la chemise sous les rayons du soleil toulousain. Même si c’était chouette de traîner dans les chill place où tout le monde se faisait des massages, s’embrassait, jouait aux cartes et jouait de la musique.

 

Malinx le lynx, tout a été auto-géré façon DIY pas trop shlag ! Des poubelles et cendriers partout, des toilettes sèches qui ne donnent pas envie de chier dans la nature et un stand de prévention présent pour répondre à toutes vos questions sur l’éco-responsabilité.

 

Pas l’temps d’sennuyer si un concert vrombit dans nos oreilles on peut toujours se perdre parmi la multitude de stands proposés : des ventes de tee shirt sérigraphiés par le super duo Kayak-Loui, des massages ayurvédiques, prévention de sida (SIDACTION),… Tout était présenté sur un plateau d’argent pour ne pas voir les journées défiler. Nous remercions tout particulièrement le staff incroyable qui étaient présent, entre les barmans sourds et muets qui vous servent votre bière avec un grand sourire, M’sieur et madame pizza bios faites maison qui vous comblent la panse sans modération, le public ne perdait jamais la bonne humeur.

 

Merci surtout à l’équipe de programmation qui a vraiment réussi à trouver le bon moment pour chaque groupe. Gros coup de cœur pour nos chéris CEYLON qui mettent le feu et embaument nos cœurs à chaque concert (ils font partie des indétrônables de chez Fauchage Collectif), mais aussi aux belles découvertes comme Le Skeleton Band, DJ Garstique, Sex Drug & Rebetiko et aux DJ qui ont réussi à ne pas nous rendre gronchons le dimanche matin. De la brioche!

 

 

 

 

 

Report: Basma Otmani.
Remerciements : Pauline Hervt, Astrid Luz et Zoran Zk
Photo : Kika Sacré

 

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Oct 2019

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