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Oct. 17, 2017

Biennale de Paname

Il n’est pas rare d’entendre qu’à Paris les espaces d’expression de l’art contemporain sont trop peu nombreux, trop institutionnels et parfois légèrement poussiéreux. Egalement, qu’il est difficile pour les jeunes artistes de se faire une place sur une scène jugée trop étroite et vite saturée. Si les musées sont de plus en plus accessibles pour le jeune public, l’art contemporain reste malgré tout entre les mains d’une certaine élite, peine à sortir de ces murs et à coloniser l’espace public.

C’est dans cet état d’esprit que Jean-Samuel Halifi et Salomé Partouche, animés par une forte envie de faire bouger les choses, de démocratiser l’art contemporain et de donner la parole aux jeunes artistes, ont décidé de monter la Biennale de Paname. Rencontre avec le couple organisateur de la Biennale de Paname !

 

 

 

Pourquoi ce nom de Biennale de Paname ?

 

La biennale de Paris existait au début du 20ème siècle, c’était un événement fait par des artistes pour des artistes. Alors voilà, nous on fait la version 2.0.. Paname, parce que c’est le nom que l’on donne à sa petite amie, Paname, c’est amical, c’est plein d’amour. Et puis c’est un Slang. Ce n’est pas élitiste, Paname c’est tout le monde ! On veut démocratiser l’art, c’est d’ailleurs pour ça que notre événement est gratuit et ouvert à tous.

Nous on est au stade mega embryonnaire,  au stade de spermatozoïde, on commence tout juste. On ne prétend pas se comparer à la biennale de Lyon ou à celle de Venise. Dans le futur si ça plait aux gens on aimerait beaucoup l’agrandir, avoir plusieurs lieux dans Paris, ou même la faire voyager, créer une biennale itinérante. Les années où la biennale n’est pas à Paris ou pourrait imaginer la faire à l’étranger, à Rio, à Tokyo. Elle garderait son nom : biennale de Paname, ça reste l’identité qu’on aura créée.

 

 

Qui sont les artistes que nous allons découvrir ? De nouveaux artistes, ceux qu’on ne verrait pas dans une biennale traditionnelle ?

 

Oui tout à fait, c’est ce que l’on a envie de faire. On veut promouvoir la jeune création, montrer aussi le travail d’artistes qui n’ont pas forcement la chance de pouvoir exposer en galeries. Nous, on leur donne la chance de pouvoir s’exprimer dans un super lieu du 3ème arrondissement pendant 4 jours. Il y a tout une génération qui bouillonne,  qui a envie, qui a plein de choses à dire, du coup on leur laisse la parole ; c’est ça l’essence de notre projet !

 

 

D’où viennent tous ces artistes ?

 

A l’origine, ils etaient 19 artistes mais l’un de nos performeurs a eu un problème et n’a pas pu être là malheureusement. On était donc 18 puis Andrea Picci (présent lors de l’interview) est entré avec ses différentes facettes, ses différents alter ego, donc maintenant on est passés à 25 (rires) mais on arrondit à 20.

Avant ça on était dans un vivier d’amis proches, parce qu’on a tous fait plus ou moins les mêmes écoles ; on s’est rencontrés via les prépas ou Saint Martin School. Pour la biennale on a choisi ces artistes parce qu’on aime leur boulot. Ce ne sont pas tous des amis, mais ce sont tous des artistes dont on admire le taf et qu’on a toujours estimés. Tous ne sont pas des « anonymes », certains travaillent dans des grandes maisons de luxe, certains pour des galeries, ils viennent à la biennale en parallèle de leurs autres projets.

 

 

Il y a un thème ou vous leur laissez totalement carte blanche ?

 

Non il n’y a pas de thème. C’est leur univers que l’on vient chercher à travers une œuvre créée pour la biennale. Nous on est des artistes et on crée un événement pour des artistes. On sait qu’imposer des thèmes ça peut être super frustrant. Parfois ça ne rentre pas dans ton objet d’étude ; tu veux faire quelque chose sur la mort mais on te demande de célébrer la vie. Donc oui, tu peux toujours t’insérer dans le thème en trouvant des feintes mais quand tu as envie de découvrir un artiste il faut le laisser faire ce qu’il aime en réalité.

 

 

Une espérance sur des mécènes, des acheteurs ?

 

La biennale de Paname est une association, on a été aidés par nos partenaires : Viceland, Adidas et Radio Nova, mais également beaucoup de mécènes privés ce qui nous laisse une grande marge de manœuvre quant à la création et aux partis-pris artistiques. C’est ça qui a fait qu’on a pu être vraiment libre. On ne nous encadre pas du tout, c’est un don à l’art contemporain. Les artistes ne paient pas leur place ou quoi que ce soit, ils sont invités et il n’y a pas de galerie représentée. Les ventes ne sont pas la priorité.

 

 

Vous exposez tous les deux aussi, c’est une belle surprise.

 

Comme je disais c’est un événement fait par des artistes pour des artistes. On aurait aimé participer à un événement comme ça, mais on en a eu marre d’attendre du coup on l’a fait nous-même ! Nous ne sommes pas les curateurs : on n’a pas choisi les œuvres, on a choisi des artistes et on leur a proposé de faire une œuvre. On a mis le travail de curateur de côté, sauf pour centraliser puis répartir les œuvres dans l’espace. Après on joue aussi un peu le rôle du papa et de la maman dans l’atelier. Pour certain on suit un peu leur projet. C’est bien d’être en contact, d’être dans le dialogue, quand il y en a qui ont envie de changer, qui ont d’autres idées entre temps ou qui ont besoin de conseils, on est aussi là pour ça.

 

 

Paris ou Londres ?

 

Londres a beaucoup forgé notre travail, aiguisé notre œil critique. Ça nous a beaucoup ouvert et surtout ça nous a donné envie de faire la biennale. A Londres il y a beaucoup d’initiatives, d’expos dans des espaces en travaux qui sont tout d’un coup investis par des collectifs indépendants. Il y a des choses intéressantes, mais ça n’a rien de fou, ce qui est fou c’est de brider les artistes comme ça. Le retour à Paris a été un peu poussiéreux du coup. A Londres c’est avant tout la proposition de l’artiste qui est prise en compte, moins que son âge ou son parcours.

A Paris, on vit à Strasbourg Saint-Denis, mais on passe quand même beaucoup de temps ici à Saint-Ouen. C’est plus un village, les commerçants te parlent, il y a une forme de solidarité et surtout on est au calme pour bosser, on est moins dérangés que si on était dans le cœur de Paris.

 

 

Du coup Paname ça vous fait rêver comment ?

 

J-S : Réponse de touriste, moi c’est la Tour Eiffel. Quand j’étais petit et que l’on prenait la voiture, quelque soit le trajet, je forçais ma mère à faire d’énormes détours ; il fallait absolument qu’on passe devant la tour Eiffel ! C’est une fixette d’enfant fou, (il se rattrape) après je ne suis pas obsédé, je ne sais pas non plus combien il y a de boulons ou de marches ! Sinon ce que je déteste à Paris c’est qu’il n’y a pas la mer, seulement les mouettes.

 

S : Moi ce que j’aime c’est les putes et le bois de Boulogne, ça a toujours marqué mon travail. Ou dans le centre de Paris rue Saint-Denis, des putes qui sont là depuis la nuit des temps, il y a un décor qui est fort, ça crée quelque chose de très particulier que j’affectionne tout particulièrement.

 

 

   Alexandre Keller

 

Léo Marsal

 

Andrea Picci

 

Nicolas Armand

 

Margaux Esclapez

 

Salomé Partouche

 

 

On t’invite à découvrir l’univers d’une vingtaine de plasticiens, performeurs, sculpteurs, peintres et autres en plein cœur du Marais ! 

Du 19 au 22 octobre 2017, se tiendra la toute première édition de la Biennale de Paname.
Un événement pensé et créé par des artistes pour des artistes, gratuit et ouvert à tous.


Toutes les infos sur www.biennaledepaname.com

L’event facebook

 

 

Quentin et Gala

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