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Avr. 5, 2017

HADRIEN DURAND BAISSAS

 

C’est à la terrasse du café « La Palette », lieu emblématique de Paris fréquenté par de nombreux artistes tels que Cézanne, Picasso, Braque, que je rencontre le dandy Hadrien Durand-Baïssas.

 

 

 

 

– Hadrien, commençons doucement, quel âge as-tu, d’où viens-tu et que fais-tu ?

 

Salut Mauvais, alors, j’ai 25 ans, je viens de Paris et je suis artiste plasticien, mais spécialisé dans le dessin et la peinture.

 

 

 

– Parle-nous de la série de dessins que tu traites en ce moment…

 

Je peux te parler de la série cosmique. À travers celle-ci j’ai tenté de donner une représentation du temps comme je la perçois. En superposant des éléments antiques à l’infinité du cosmos, j’ai souhaité pointer du doigt ce que la plupart des personnes ont du mal à réaliser; le fait que nous sommes finalement extrêmement jeunes comparé à ce qui nous a vu naître : l’Univers, âgé d’environ 14 milliards d’années, alors que les premiers organismes vivants sont apparus seulement il y’a 2,7 milliards d’années. Finalement, beaucoup de personnes ne pensent pas du tout à ce qui nous entoure, et je trouve ça dommage d’avoir un point de vue centré sur soi-même et de vivre dans une bulle sans avoir le regard tourné vers l’extérieur. Je suis vraiment passionné de cosmologie et d’astrophysique, et je risque de beaucoup m’en servir pour mes séries à venir.

 

En ce moment, je m’accorde un temps de réflexion par rapport au voyage que je suis en train de préparer et à ce que je pourrais produire là-bas. Je suis en train de mettre en place quelques nouvelles séries qui m’amèneront à faire un usage simultané de plusieurs médiums et qui contribueront à concrétiser ma première exposition solo.

 

 

 

– Ton univers est très psychédélique tout en restant en noir et blanc, pourquoi ce choix ?

 

C’est un choix un peu forcé à vrai dire. Je ne suis pas encore complètement à l’aise avec la couleur pour présenter des œuvres colorées au public. En fait, j’y arrive progressivement.  J’estime que l’usage de la couleur est une grosse responsabilité puisqu’elle amène à exprimer un nouveau niveau de sentiments, une autre strate poétique, un peu comme gérer des notes de musique, une couleur prend son sens lorsqu’elle est à côté d’une autre et c’est cet assemblage-là qui nécessite une très grande sensibilité, c’est de la pure poésie.

 

 

 

– Les grandes œuvres qui t’ont le plus touché dans ta vie et qui sont encore à tes cotés ?

 

Des grands classiques, mais un choix hétéroclite :

 

« Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade, une seconde avant l’éveil » de Salvador Dali,

 

« Impression Soleil Levant» de Claude Monet,

 

Les colonnes de Buren à Paris, par Daniel Buren,

 

Les gravures de M. C. Escher,

 

Plus récemment, les peintures et dessins de Daniel Arsham, dont j’admire le parcours.

 

 

 

 

– Tu passes combien de temps en moyenne sur une de tes créations ?

 

Pour l’instant, un petit dessin comme ceux de la série cosmique peut me prendre de 3 jours à une semaine, contrairement à mon ancienne série de portraits d’animaux pendant laquelle je pouvais passer un mois entier sur un seul et même dessin. D’une série à l’autre, j’ai réussi à économiser plusieurs semaines. Dans mon travail de réflexion, j’aimerais continuer à diminuer mon temps de réalisation afin de pouvoir produire plus et aussi de gagner du temps libre. J’ai déjà fait du temps un axe de réflexion dans ma série cosmique, mais maintenant j’aimerais en gagner dans la vie de tous les jours !

 

 

 

– Ton ou tes poètes préférés ?

 

J’aimais beaucoup Rainer Maria Rilke et Saint John Perse au lycée, je crois que je les aime toujours autant ! Victor Hugo également, d’ailleurs je suis très fan de ses dessins à l’encre de Chine, bon, après, les peintres pour moi sont des poètes aussi, mais on en a déjà parlé plus haut.

 

 

 

– A quel âge as-tu commencé à dessiner, et quel est le premier dessin dont tu te rappelles ?

 

Alors je n’ai pas commencé à dessiner sérieusement très jeune mais j’ai eu des périodes très intensives. J’ai pris des cours de dessin en atelier à partir de 14-15 ans, car je commençais à être très passionné et à avoir vraiment envie de maitriser ce médium. Ensuite j’ai fait l’option & spécialité Art au Lycée, où je dessinais aussi beaucoup, puis l’Atelier de Sèvres pendant deux ans avec encore plus de cours de dessin d’observation, de nus et de création artistique.

 

Pour mon premier dessin je ne saurais vraiment dire… Mais je me souviens qu’un jour de mon enfance, lors d’une promenade avec mes parents et mes frères sur le port de la Rochelle, un vieil homme qui peignait sur sa toile présentait une méthode pour dessiner un bateau rapidement : il dessinait un 8 couché avec une boucle plus longue que l’autre et commençait à dessiner la proue au niveau de la jonction des deux boucles, puis le reste de la coque, un trait pour faire un mât et il cachait finalement le 8 avec de la peinture. Du coup j’ai dessiné énormément de voiliers après ça, c’était devenu facile.

 

 

 

– Si tu devais redessiner le logo de Mauvais Magazine ?

 

Je ne le changerais pas, il est très bien comme ça !

 

 

 

– Comment se dessine l’avenir ?

 

C’est bien qu’on en parle car j’ai un gros changement qui arrive bientôt. Pour tout te dire je suis en train de finir de préparer mon visa artiste pour aller vivre quelques années à New-York, où j’ai un taff de D.A. qui m’attend, et aussi pas mal d’événements et d’expositions. Je vais pouvoir concrétiser des séries de travaux auxquelles je pense qui vont faire sang neuf comparées aux précédentes; j’ai hâte de découvrir les nouvelles possibilités qui vont s’offrir à moi dans ce nouvel univers !

 

 

 

Yo, check ICI ses merveilles !

 

 

Par Oriane Robaldo

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