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Nov. 26, 2020

Interview & Playlist : Proto Idiot – jovialité du nord-ouest britannique

Photo © Lucy Ridges

 
 

Trois sujets au choix, une playlist, un peu d’actualité : un format court et direct pour une interview intimiste et décalée. Ici c’est Proto Idiots et son chanteur Andrew qui nous dévoile la partie obscure de son cerveau en répondant à nos questions sur le thème de la COLLAPSOLOGIE.

 

Découvert lors d’un séjour à Manchester en 2015, à l’occasion d’un concert haut en couleur et fort en décibels donné dans une salle du Northern Quarter, le déluré trio mancunien Proto Idiot me laissa un souvenir indélébile. Leur son est imprégné d’une aura inhérente à son lieu de production et le second degré est leur arme de poing. Andrew (guitare et chant), Mike (basse et chant) et Callum (batterie et chant) ne forment pas qu’un pop band parmi tant d’autres sur les scènes européennes, ce sont des mancuniens acharnés dans l’élaboration musicale comme remède à l’ennui et à la morosité. Leur approche est sincère et dénuée d’artifice. Avec la sortie récente de l’album FUB, il semblait évident de leur poser quelques questions pour comprendre un peu mieux l’essence de ces proto idiots.

 

 

 

MM  : Allons-nous vers un effondrement global ? T’y crois ?

 

Andrew : Oui, je le pense. Les humains ont un piètre bilan en ce qui concerne l’idée de se réunir massivement pour faire quelque chose de bien ensemble. Par exemple, là je suis assis en train de taper les réponses alors que je devrais être dehors pour éviter l’effondrement.

 

 

MM : Si d’un coup on apprend que le monde s’effondre, quel sera ton premier réflexe ?

 

Andrew : J’aimerais penser que je sortirai pour essayer d’aider autrui. Il y a pourtant une chance pour que j’aille attaquer les faibles et les personnes vulnérables pour voler leurs organes.

 

 

MM : Quel type de survivaliste serais-tu ?

 

Andrew : L’irritant.

 

 

MM : Quel serait l’endroit le plus sûr pour échapper au chaos ?

 

Andrew : Habituellement il n’y a pas tant de monde que ça qui vient à nos concerts, du
coup je suggère que ce devrait être le bon endroit si tu veux échapper à la foule en colère.

 

 

MM : Qu’est-ce qui te manquerait le plus du « monde d’avant » ?

 

Andrew : La chaleur, le thé, mon chat.

 

 

MM : Tu serais plutôt le leader qui cherchera à rebâtir une forme organisée de société même s’il doit se retrouver seul, ou le suiveur qui sera prêt à accepter des règles et lois pas toujours très morales, éthiques ni démocratiques pour survivre ?

 

Andrew : En tant que leader antidémocratique du groupe, je crois que je ferai appliquer des idées immorales et contraires à l’éthique à d’autres personnes, en utilisant ma pratique de Proto Idiot comme point de départ.

 

 

 

 

 

© Kevin Vankeirsbilck

 

 

 

MM: L’effondrement serait plutôt un nouveau commencement pour construire un monde meilleur, une drôle d’expérience qui changera de la routine quotidienne ou simplement la fin ?

 

Andrew : Tout est mieux que l’ennui !

 

 

 

MM : Peux-tu nous donner 5 titres qui feraient parti de la bande-son post effondrement ?

Andrew :

 

 

“I’m Hurtin” – Thee Headcoats
“Satan is Real” – Louvin Brothers
“Upwards at 45 Degrees” – Julian Cope
“I Believe in Bugs” – Ivor Cutler
“I’ll Never Get Out of This World Alive” – Hank Williams

 

Les 5 titres que proposent Andrew se retrouvent en playlist en cliquant sur ce lecteur !

 

 

 

 

MM : En quoi êtes-vous Mauvais ?

 

Mike : Répondre à des interviews.
Andrew : Avoir du succès.
Callum : Je suis mauvais pour m’habiller, dans la mesure où j’ai dû prendre un valet. Je n’ai
jamais réussi à comprendre les trous des t-shirts et les braguettes m’ont toujours terrifié.

 

 

MM : Qu’est-ce qu’un proto idiot ?

 

Mike : Un proto idiot est un membre de Proto Idiot. C’est un club exclusif dans lequel seuls nous trois pouvons appartenir.
Andrew : Nous avons aussi des membres honoraires. Ils n’ont pas à être stupides à temps plein comme nous le sommes, mais plutôt, ils sont idiots sur des jours spécifiques tels que le dimanche de l’Ascension et le premier jour férié en août.

 

 

 

 

 

 

 

MM : Quelle est votre histoire ?

 

Callum : Autant que je sache, Andrew avait lancé le projet en solo sous ce nom jusqu’à ce qu’il trouve Mike en 2012 dans le coffre à jouets de son enfance. Un an plus tard j’ai été découvert en train de grignoter une croûte de pizza sur le bord de son canapé. On nous a donné un cours intensif sur l’art du Rock and Roll, et depuis lors nous avons enregistré nos pensées sur pistes.
Andrew : Nous sommes nés en 2007 et avons muté dans notre forme actuelle en 2013. À un
moment donné nous mourrons, mais nous ne savons pas encore exactement quand … Il est
possible que la Covid ait reporté cette date ultérieurement. Nous sommes désormais
certainement plus prudents lorsque nous marchons dans les rues sombres ou que nous ouvrons
des paquets inconnus.

 

 

 

MM : Pouvez-vous brièvement décrire les chansons que vous avez décidé de mettre dans cet album ?

 

Callum : Très brièvement, oui. C’était les bonnes.
Mike : Nous avons trouvé la plupart des chansons pendant une retraite au Pays de Galles en Janvier 2019. Nous avions quelques idées simples et les avons étoffées sur une semaine d’enregistrement dans une vieille usine. Elles se sont avérées être plus acoustiques que tout ce que nous avions fait jusqu’à présent, ce qui était probablement lié à la musique que nous écoutions tous à ce moment-là. The Band, Bob Dylan et ainsi de suite.

 

 

 

 

 

 

 

MM : Je trouve vos titres bien choisis, de quoi parlent vos chansons ?

 

Andrew : Merci ! Les titres parlent d’eux-mêmes généralement. Si ça sonne comme quelque chose qui ne devrait pas être le titre d’une chanson, c’est généralement un bon début. Les chansons sur FUB parlent de choses diverses. Nous sommes toujours intéressés par le fait d’être des humains qui se prennent très au sérieux et qui pensent être sous contrôle (je sais que je le suis de toute façon), mais d’habitude nous ne le sommes pas… C’est un thème qui revient souvent. Les jeux de mots et autres jeux sont récurrents.
Callum : J’aime à imaginer qu’elles parlent toutes d’arcs-en-ciel, de licornes et de barbes àpapa.

 

 

 

MM : Que veux dire FUB ?

 

Callum : C’est un peu un jeu sur l’idée d’autocorrection, on avait mal orthographié “Fun” dans une conversation groupée.

 

 

MM : Comment allez-vous défendre la promotion de cet album avec le contexte actuel ?

 
Mike : Il n’y a que des concerts acoustiques très restreints à Manchester en ce moment. La situation actuelle en Angleterre est vraiment ennuyeuse et éprouvante. C’est chouette de pouvoir composer de la musique pour garder l’esprit sain. C’est une honte de ne pouvoir la jouer à personne.
Callum : Nous avons annulé pas mal de concerts à cause de la situation. C’est comme ça. Pour ma part, je ne m’inquiète pas pour les salles du coin. D’après mon expérience, nous n’avons jamais été très bien payés pour des concerts dans notre arrière-cour, du coup d’apprendre que la situation est aussi grave partout en Europe me préoccupe plus.
Andrew : Je suis en train de réaliser une vidéo pour l’une des chansons. Je ne suis pas certain que cela promeuve massivement l’album, mais c’est drôle de répondre de manière créative à ta propre création… Particulièrement en ce moment, parce que ça fait un petit moment qu’on
les a écrites et enregistrées, cela donne un petit peu l’impression de faire ce travail pour quelqu’un d’autre.

 

 

Réponses recueillies par Michel-Angelo FEDIDA.

 

 

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