Les voici arriver
Avec leurs tenues occidentales
Un bras pour arme
Un sanglot pour munition
Alors…
Je regarde autour
Je tire sur le vent
Intrépide
J’ai l’ambition
De frapper le néant
Pour en faire sortir
Des étoiles mortifères
Des étoiles cloisonnées
Des étoiles érotiques
Traçant l’indéfinissable
Je vis dans la magie contre bandière
Celle de l’après vie
Un collier de poussière
Claquant l’étincelle de mes souvenirs
Telle une danseuse
Rictus, irritant
La fumée de son anneau crépusculaire
Geignant l’inconnu figé
Plissant, macéré
L’odeur du despotisme
Je suis hors des rues
Sous le glouglou
De la lune glapissante
Du drapeau tireur
Tel un loup en cage
De rage Sans age
Je me blottis
Dans un vieux torrent nuageux
J’heurte d’ardeur
L’hélice de l’univers
Mon esprit assassine
Me voici
L’artère du monde
Veines étoilées boursouflées
Je suis le putain de fils du Messie
Pourtant…
Dans un esprit d’océan de poussières
Vicieux
Symbolique
Me menant dans la tranchée
Couteaux rugissant de météores
Mon souffle pour un funeste sourire
Ma mort pour un crissant désir
Mais…
Je m’éveille
Et maintenant, mon ennemi est trop loin
Je m’élève
Au-dessus de la morgue
Avant qu’elle m’enlève
À l’envers du mortel
De mes railleries
Pousse
Une éternelle dentelle
Onduleuse
Clamant la perpétuité
Des flics, restera
Des chairs mastiquant du sang
Scintillant une cantonade
Mais…
De mon fusil
Naitra un fossoyeur
Menant ses regards absents, sanguinolents
À l’effacement
Afin d’entonner une liberté noire
Étonnant l’ordre
Je suis d’un désordre mystique
Ébouriffant les folies terrestres
De mon jugement hurleur
Les volcans délivrent
Les tsunamis crépissent
Rire de fou
Spectacle du grand théâtre
Faisant mitrailler
L’auréole
D’un visage monstrueux
Poème Yohann Dufour - Illustration Maureen Béguin