Si le mauvais devait remporter un oscar, Fauchage serait récompensé chaque année, et venant de nous, c’est un compliment. Pour sa diversité, pour sa connerie dans ce monde de cons sans humour, pour son activisme sans faille même ou surtout au fin fond de la ligne 3 un lundi soir.

MAUVAIS : Yooo Léo! Votre compilation sort quand? Elle est déjà sortie officiellement?

Léo : La release party du CD physique ce sera le 08.11 à la Méca et sur les plateformes le 11 novembre.

M : Combien de soirées organisées au total? Par qui Fauchage a été fondé ?

Léo : Fauchage a été fondé par moi en 2014. Avec 86 concerts à ce jour,  fin 2018 on sera à 95 dates.Pour te donner une idée du nombre de concerts par an : 35 en 2018, 20 en 2017 et 12 en 2016. On a vraiment passé une étape en 2016 et là, pareil, on repasse un cap cette année, avec une volonté de développement un peu plus importante.

M : Et du coup en 2014 ça a commencé comment?

Léo : En 2014 on a juste fait la première édition de Taille un Short Film Festival. Et ouais, le but c’était de faire des concerts, des expos et des projections dès le début quasiment.

M : Vous avez l’air de multiplier les contacts, les partenaires : est-ce-que cette volonté d’être sur tous les fronts fait pas perdre en qualité parfois? Ou vous êtes suffisamment rodés et solides pour que ça roule? J’ai vu que vous étiez 6?

Léo : On est 6 dans le bureau mais on est une bonne 15aine dans l’asso. En 2017, on a lancé la partie label (avec Lobotomized) et après on a re-synchro dans Fauchage ; mais par exemple au début du “label” on faisait pas mal de booking, là on a un peu calmé la partie booking, on se présente vraiment comme un collectif d’artistes (donc accompagnement, management, résidents de soirées et compilation annuelle). On verra dans la suite si ça prends vraiment la forme d’un label. Après, dans le bureau, y’a vraiment une volonté de professionnalisation tout en gardant le côté fun et l’esthétique DIY : faire une grosse teuf Trabendo ne nous empêchera pas de faire une soirée punk HxC à Montreuil dans petit lieu. Au niveau des partenaires, ça se fait assez naturellement. Vous, déjà! 🙂 Mais aussi le Château Perché, l’Atom Festival, MiséRecords… On a envie de faire pleins de choses et de présenter plusieurs aspects artistiques mais on place les choses surement.

M : S’il y avait un ou deux partenaires que tu voudrais mettre en avant? Ou une initiative à encourager de façon générale? Bref, un fucking truc positif dans le milieu de l’organisation? Pour nous changer des mauvaises nouvelles…

Léo : Haha yes, alors spontanément j’ai envie de parler de We Are Vicious (Bordeaux) et Linge Records (Montpellier) 2 collectifs avec lesquels on se retrouve de ouf, plus récemment Baston à Lyon qui promet du très très lourd parce qu’on se retrouve sur les esthétiques musicales, artistiques, d’organisation et de fun : « faites de la merde mais faites la bien ». Voilà.

M :  Est-ce-que la musique second degré a vraiment tant que ça son public, ça se vend? Le but n’est pas de commercialiser forcément, mais le parti pris punk/français/drôle que vous avez chez des artistes du label (et chez Linge aussi) c’est plus pour la déconne ou ça a un avenir?

Léo : C’est une bonne question. Alors déjà on fait pas que de la musique second degré dans Fauchage, hein. Mais globalement on kiffe les groupes et les personnes qui ont de l’autodérision et qui sont humains, pas dans des strates de monsieur meilleur, haha. Je pense que le meilleur exemple c’est « Salut c’est cool », qui sont maintenant en major, donc la réponse est oui, ça a un public. Angle Mort & Clignotant sont bookés par Caramba (booker des Wampas, de Zaz lol et d’autres groupes bien costauds). Finalement le second degré est une manière de faire passer un message avec humour, faut pas le voir comme de la moquerie primaire, c’est du fun et ça permet de faire passer des messages, comme “une paille = un snif” de Princesse Näpalm ; même si ça fait tripper c’est quand même un message prévention sur la drogue. Par exemple Cobra 06130, la part de fun et de sérieux est assez difficile à discerner, c’est pour ça que c’est énorme aussi. Après pour répondre clairement, tout le monde ou certains projets n’ont pas forcément une volonté professionnelle mais chacun va à la vitesse dont il a envie pour s’exprimer.

THE END