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Kakakikds et 1000 Balles : 2 labels en 1 fait divers

Image : Logo du label Kakakids (c) Félicité Landrivon

 

Dans l’autoroute des convenances, ils driftent à contresens. Joint-venture de phalangistes sonores anonymes, les labels Kakakids et 1000 balles alignent avec une ferveur multivitaminée 26 sorties et 300 concerts déployés dans les lieux les plus huppés de Genève : Cave 12, Reliure, Rez-Usine et l’Ecurie.

 

 

CQFD

 

 

le label Kakakids et 1000 balles alignent avec une ferveur multivitaminée 26 sorties et 300 concerts déployés dans les lieux les plus huppés de Genève : Cave 12, Reliure, Rez-Usine et l’Ecurie.

Affiche du concert Théoreme et Duds (c) Willy Ténia

Illustrateurs et spécialistes en propagande sérigraphiée avec laquelle ils fédèrent discrètement leur jamahiriya  souterraine, Kakakids et 1000 Balles sont aux canons de l’esthétique ce que le baroque est au calvinisme : une vomitive rupture. Surfant sur des lines up mêlant variet-méthadone, trash pop musette, pop astrale, post punk lo-fi, no wave, cafouillage électronique ou techno pour déchiqueteuse,  ils relèguent le dénominatif des genres au rang de canette vide. Prêchant une ligne artistique aussi dense qu’hybride – loin des poncifs accolés au courant punk dont ils revendiquent l’essence – leurs soudards brassent sur scène la noise à la variété italienne, communient sur du 8 bits, pleurent des larsens et narrent la nostalgie à travers des boucles parsemées de bidouillages magnétiques.

 

 

Tantôt hypnotiques, souvent cathartiques, entêtante,  jamais flagrantes, les performances n’épargnent ni les matières, ni les textures, ni même les registres du son. Elles oscillent entre écoute introspective et transe  gesticulatoire pour se muer en un cache-cache noyé dans la canopée sonore. Dans ce mouvement réfractaire au fun, bâtard de nom mais ô combien illustre en substance, Kakakids et 1000 balles redéfinissent la notion de fête tout en y soufflant un vent de faits divers.

 

 

DE L’ILLUSTRATION AU SON

 

 

Fruit d’une entente cordiale entre Willy Ténia et Buster Yañez, Kakakids voit le jour il y a neuf ans à Nyon. Initialement illustrateurs, imprimeurs et micro-édi­teurs chez Charlatan & Fils, c’est dans un squat que le duo décroche son diplôme en gestion événementielle.

 

 

 

« Une vocation acquise aux côtés d’un copain qui aimait bien booker des groupes sans pour autant leur organiser de concert » explique Willy Ténia.

 

 

Rodé à l’exercice de rattraper les lives sur la tangente, les comparses prennent goût à l’exercice et s’emparent de la direction artistique. Le ré­seau des fanzines rapplique, Jean-Louis Costes ouvre le bal : Kakakids voit le jour. Les concerts défilent, Bob et sa pègre 1000 balles rejoignent l’épopée pour déborder à Lausanne puis à Genève.

 

 

 

DANS LE “PAYS DU CHOCOLAT SALE” …

 

 

le label Kakakids et 1000 balles alignent avec une ferveur multivitaminée 26 sorties et 300 concerts déployés dans les lieux les plus huppés de Genève : Cave 12, Reliure, Rez-Usine et l’Ecurie.

Affiche du concert Fun Fun Funeral à l’Ecurie (c) Willy Ténia

2013, un audacieux plan de restructuration rase l’atelier depuis lequel Kakakids opérait à Nyon. Sans moyen de contrôle des masses, difficile d’extirper la jeunesse locale des pubs d’autant plus que la sensibilité des habitués s’est révélée plus portée sur le prix de la bière que la qualité des performances.

 

 

« Curieusement, une partie du public finissait par camper dans le salon jusqu’à trois jours après le concert. C’était curieux, parfois glauque, jamais pratique… » Confie l’un des membres.

 

 

Une hégire en RegioExpress s’amorce, elle aboutira à Genève. Place majeure du négoce en produit pétrolier et plaque tournante du trading à haute fréquence, le consortium prend ses aises et s’établit dans l’imprimerie Crache Papier à l’Usine. Le terreau se révélant fertile, le triumvirat redouble ses activités et déploie ses concerts à l’Ecurie, la Reliure, la Cave 12 et Kalvingrad, allant jusqu’à ficeler un festival à la Gravière en 2014, date à laquelle il conçoit l’affiche du festival Animatou. Fidèle à ses activités d’origine, Kakakids enregistre ses concerts qu’il édite en format vinyle, cd et cassette, le tout précieusement emballé dans des sérigraphies réalisées au gré de collaborations tissées avec, entre autres, Freaky, Mattt Konture, Brulex, Pakito Bolino et Cécilien Freakowzki. Côté artistique, Kakakids et 1000 Balles  défrichent avec une ferveur d’épileptique en s’alignant à la lisière de la musique et de l’anti-musique, du concert et de la performance brute, de la performance brute et de la blague mais aussi de la blague et de l’avant-gardisme. Autant d’antinomies que le consortium continue de convulsivement de malaxer pour aboutir sur un univers flou mais aux contours distincts.

 

 

… ET AILLEURS

 

Écumant les salles de concert d’Auvergne à la Sardaigne en passant par Chalons-sur-Saône « où les kebabs ferment à 16h30» selon Bob, mais aussi Metz et Lyon, le label recrute son corps expéditionnaire et aligne divers registres tel que le rap mi-Dada mi-albinos de Pauvre Coude, la cold wave italo-sentimentale de Ventre de Biche, les râles synthétiques de Christophe Clébard ,  l’électro pho­no-atomique de Nuclear Cookery, la pop punk lo-fi de Tôle Froide, la no wave de Sida… Fort de multiple ramifications, la pieuvre se forme pour mouiller aux côtés de cétacés du calibre d’Indian Red Head, Le Syndicat des Scorpions, Mon Cul C’est Du Tofu ou Teenage Menopause.  Et à ses tentacules, deux surins avec lesquels elle signe aujourd’hui une percée  : Maria Violenza et Les Morts Vont Bien.

 

                                  

                                 Kakakids & 1000 Balles 

 

Kakakikds et 1000 Balles : 2 labels en 1 fait divers

Fév 2019

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