Dessin par Noemie Sellier
Absolue crise sanguine
touchée aux dents
t’explose la poitrine
dans son sérum brut
sans biture ni articulation
Je perds la vue
Toi, tel mon seul os
valide
acides souvenirs
Tournent les mouches bleues
Touchent mes brûlures
Tes préférées
Comme tu voudras
saignantes de toi
Enclot recourbé sur mon sein,
Sang qui s’effiloche à mes doigts, fil.
Tu baves, tu balbuties
et il ne se passe rien.
Rien dans tes expressions
pourtant ton corps prend feu.
Ton corps crie sous les obus de la terre
quand enfin tes yeux pleurent,
toutes tes cicatrices s’ouvrent et dégueulent.
Tout tes appendices vomissent du vin.
Ton sang,
liqueur aigre
Dont les gouttes pourrissent de noir.
Peinture de guerre sur le sol.
On les nettoie à grandes eaux,
Après des semaines de réflexions
on passe la serpillière.
Des agents d’entretien pour croque-morts.
Des archéologues de glaires.
La chaire est rouge,
la peau violette dans les débris,
dans les chardons ;
maigre comme un clou
te voilà existant.
Plasma illuminé
de neige et de mica.
Lucie Lefauconnier