Échapper à la morne réalité. Empiler la vaisselle. Recommencer. Il y a ce bruit glacé des gouttes d’eau oubliées qui coulent le long de l’évier. Alors je me sens seule. Accompagnée de ce phénomène de déjà vu, parce que ton œil est fatigué. Tu as cette impression de vivre et revivre la scène plusieurs fois. C’est quand tu en prends conscience que ça recommence. Cette chose ne cesse de me suivre comme une deuxième ombre portée. J’aimerai la noyer dans cet évier. Qu’elle devienne éphémère comme cette goutte d’eau qui disparaît avec la chaleur de ce soir d’été. Poème et photographies par Lucy Triebe.