Nuit d’avril confiné,
Le vent se lève
Son lustre comme souffrance
Aiguillon de ma délivrance
Nuit d’avril confiné,
Le ciel cristal naufragé
Comme moisson céleste
Dans un abîme vorace
Nuit d’avril confiné,
Lune éclatée
Marbre étoilées
Nuages fantômes dévorant l’onde vibrante
Nuit d’avril confiné,
Le marteau barbotant voit son double
Fascine, claque et bat
L’oriflamme des métamorphoses
Nuit d’avril confiné,
Les astres sanglotent une soif de sang
Les vieux éclairs rugissent,
Connaissant l’appétit d’un chant déchiré
Nuit d’avril confiné,
Voilée de noir
L’amour injecte, injure
Un univers dans mon coeur
Nuit d’avril confiné,
Echoué dans la glace du miroir
Bières gémissantes, mordillantes
Mon auréole d’ivrogne enragé
Nuit d’avril confiné,
J’erre les tentacules extasiées
Dans le creux d’un cachot
D’où ressort un rossignol
Nuit d’avril confiné,
Madame? Une danse vers nulle part?
Pensez plus fort qu’un aveugle
Pensez plus voyeur qu’un sourd
Nuit d’avril confiné,
A pleine voix, je rugis
La rue
Les catacombes
Les morts
Pataugent avec une étoile courant sur leurs têtes
Nuit d’avril confiné,
Terriblement lent est l’oiseau
Tourbillonnant longuement
Enthousiaste
Sous le souffle anguleux
De la ville en agonie
Nuit d’avril confiné,
L’arbre noir fait palpiter sa sieste miséricordieuse
Chaméléon de perles suintantes,
Murmurantes,
Ensanglantes,
Les rues consumées du monde
Cercle d’eau austère
Figeant les pôles terrestres
Suie
Récalcitrante
Gémissante
Dans une arène éternelle arbitre
D’une guerre suspendue dans les cyclones
Nuit d’avril confiné,
Privé d’une chienne endiablée,
Plus seul qu’un corps pendu
Je baise une agonie reniée
Cela semble être un verseau vide
Echéance dévorée
La minute d’après
Nuit d’avril confiné,
Bataille endormie
Ecoutez…
Cette caverne dont le souffle réveille les somnambules
Cette caverne dans laquelle je fais vomir mon sexe
Cette caverne de laquelle se fera cracher un cerveau
Nuit d’avril confiné,
Les boulevards gémissent des yeux éparpillés
Sous les monocles emboités
Sous les dents cannibales capitalistes
Je.. Rien ne changera
Ce safari enfumé
Remplira sa narine
Dans son déguisement costume cravate
Mais mon jugement hurleur,
Cri, sans drapeau
Eclatera ces proies immondes
Crèves la faim
Bêtes de foires
Poètes
Torturés
Révolutionnaires
Rejoignez le chemin glorieux qui abattra ce champ de ruine