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Mai. 21, 2017

Beau Festival : Testé & approuvé

Ils avaient visé haut en donnant un nom aussi chouette que celui-ci : « LE BEAU FESTIVAL ». Mais les gars, autant vous avouer quelque chose, ils avaient raison.

 

Qu’est-ce qu’on retient ?  Les gens sont heureux.

 

 

© Basma Otmani Taswir

 

11.5.2017

 

 

La soirée du jeudi était programmée pour les initiés, à savoir que l’affiche présentait des têtes parisiennes connues et appréciées du milieu pour ouvrir la voie à Laetitia Sadier, en solo depuis qu’elle a quitté son Stereolab ; seules les pépites hispaniques  SOLO ASTRA dérogeaient à la règle locale. Opérant hors des radars – allo papa tango charlie – Super Bravo c’est la délicatesse et la précision au service de l’amour et de l’amour de l’autre. Une tendre amorce, comme le premier compliment de la soirée, sur votre belle robe à pois, votre maquillage – sourire rentré. On suit la prestation de Beat Mark, compacte. Ils font du rock comme si la pomme de Newton était une boule de pétanque,  un bon coup sur la tête pour vous faire piger les lois de l’attraction.

 

Une bière, une clope, la terrasse nocturne de l’espace B respire l’ambiance des bons jours, on est complet, on a pris nos marques et on commence à débattre de l’avenir de la musique avant de poursuivre l’enquête avec Solo Astra. Les espagnols sont des fidèles de la nouvelle église anti-pop, une pincée de psychédélisme, deux feuilles de jazz, concassez, ajoutez le chorus, trouvez un bon batteur, unisexe de préférence – Moulinex reste la référence. Ne reste plus que le talent pour faire la différence et écrire de belles chansons qui parlent de futuro comùn, de tu y yo, on y croit à fond, le concert est maîtrisé de belle manière.

 

Pour clore cette partie à quatre avec classe et élégance mesdames et messieurs, faites du bruit – mais pas trop – pour Laetitia Sadier. Il faudra tendre l’oreille, apprivoiser cette musique à l’opposé du sauvage, déceler le fil, se laisser dresser et retenir la (ou les) leçon(s). N°1 : jouez ensemble. N°2 : la voix est un instrument comme les autres. N°3 : le texte est un instrument comme les autres.  N°4 : jouez ensemble. N°5 : où l’on apprend comment transformer un riff brut de mustang sèche en épopée harmonique.

 

 

 

12.5.2017

 

Second jour des festivités. On est chauds, on veut continuer. Bingo, l’espace B annonce sold-out d’emblée.

Ouverture des portes avec Canari qui annonce la couleur – devinez laquelle – avec leurs ballades françaises psychédéliques. Ça commence en douceur et chauffe peu à peu ton corps. Comme l’arrivée du printemps. Deuxième groupe. Trois gaillards aux commandes de ce navire qui a pour nom La Mirastella. De la bonne musique qui te donne l’impression d’un safari aux Amériques avec Cortés. En bons tricheurs, ils mélangent les paroles de deux langues, français et espagnol. Dans le style barbu-casquette-de-marin/polyphonie-sous-titrée/bon-psyché-enfantin-weirdo, cool groupe.

 

Le taux d’alcoolémie monte et comme promis, la salle se remplit. À la façon d’un gros dîner de famille, où tu ne connais pas tes cousins, mais un lien fondamental vous raccroche. C’est la teuf ! Syd Kemp arrive, mais nous, déconcertés voire clairement bousculés par la joie omniprésente, sentons le temps nous filer entre les doigts. Dégoûtés quand arrive déjà la fin du concert… La fatigue est loin de se faire sentir. Bien au contraire. Ce groupe déconnecte ton cerveau et joue avec, il t’hypnotise et si tes paupières sont lourdes, oui lourdes, tes paupières sont lourdes,  ouiii tes paupières sont si lourdes, comme tes paupières sont lourdes, mon diiieu tes paupières sont louuuurdes…

 

Changement de plateau, installation du podium et – la – médaille – d’or – de –  cache-cache est attribuée à… The Holydrug Couple. Car oui, l’interview est encore en cours dans la quatrième dimension, celle où les chiliens sont des ficus. Scéniquement vous seriez surpris de ce que ces deux herbacés savent procurer, mélancolie, plénitude, sentiment océanique, pacifique, montagneux, orageux, montée de sève et coulée de boue, relève la tête mais reste à genoux. En un mot ils vous emmènent aux Paradis Artificiels.

Bref, ils nous ont plantés.

 

 

 

13.5.2017

 

C’est avec impatience que nous arrivons au troisième jour du Beau Festival. Une progra de fou se mêle avec le spot idéal qu’est la Station Gare des Mines. Transat, bar, restaurant, table de pingpong, on est bieeeen…

 

Mohammed Lamouri arrive, synthé à l’épaule. Tu l’as forcément déjà vu, le roi de la RATP. Entre rail poétique et reprise de Jackson, il envoute la ligne 2 depuis un bail. Moi j’y étais pas, beaucoup s’en souviennent. Il rythme les trajets des parisiens de Pigalle à Belleville et descend au Zorba. Surveillez la marche, c’est chaud, ça brûle. Route plein sud par delà le Sahara où on a rendez-vous avec Mammane Sani et son orgue. Profitant encore du soleil aux rayons de miel, le papa du Niger te raconte des histoires qui viennent de chez lui. Littéralement. Des contes qui te font voyager. Une tambouille de thèmes parfois difficiles et de rythmes funky. Le voyage touche à sa fin. On se souvient de la  reprise d’« Aline » de Christophe. Chouette moment.

 

Le public est arrivé doucement mais il est là. Revêtu de ses plus beaux oripeaux. La bière coule à flots, elle est fraîche, on l’est moins mais on est plus nombreux. Ça fait plais’.

 

La tension monte progressivement portée par le set des Blondi’s Salvation. Ce qui ne ressemblait déjà certes que de loin à un Paris-Dakkar s’orne d’une étape psyché-orientalo-médiévale. Le quatuor nantais enjolive la soirée et offre un beau set au bétail de la Station. Nouveaux morceaux et nouveaux instruments, ils arrivent encore à nous surprendre !

 

 

 

 

 

Aaaah Biche. Comment vous décrire cette surprise onirique ? En plus d’être rigolos, ce délicieux boys band te dépeint des histoires hautes en couleurs… Et en douceur. De l’Amour Pop, Biche te rencarde avec les étoiles. +1 pour la musique française.

 

« Ca ressemble à Air, tu trouves pas ?

  • Mouais, je pensais plus à Stereolab. »

 

Bon voyage !

 

© Basma Otmani Taswir

 

 

Je ne saurais vous dire pourquoi, mais le groupe Novella m’a poussé à faire une pause pipi/coucou aux copains. Des questions sans fond se mélangent au brouhaha sans fin: « Yo, pourquoi un batteur dans un groupe majoritairement féminin ? ».

 

Bref, pas passionnés par leur performance scénique, on a préféré bitcher et boire des coups. Nous, c’était pas trop notre came.

 

C’est avec délectation que nous finissons de dévorer ce délicieux samedi et par là les astronautes de Cosmo Sonic. Ce duo fait durer le plaisir et offre un DJ Set qui frôle l’excellence. Les meilleurs sons Disco-Rap-Afro s’enchaînent. Mettant tout le monde d’accord, plus d’une centaine de culs se trémoussent à l’unisson. C’était beau à voir. Merci Cosmo – Merry Christmas!

 

 

© Basma Otmani Taswir

 

 

Vous l’aurez compris, cette première session du Beau Festival a été riche en émotions. Applaudissements grandement mérités pour tout le staff, qui a réussi à régaler cette fin de semaine printanière. Big Up à Vinssan l’ingé-son, qui a parfaitement réussi à transmettre les univers de chaque groupe, à Nicolass et Marion qui nous ont donné la possibilité de couvrir ce Beau Festival et à Judith pour son service de pinte impeccable.

 

 

Écriture à trois mains : Paul Landais, Basma Otmani & Adèle Colonna Cesari.

 

 

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